Le 27 mai 2016, le programme national de toxicologie des EU (NTP) a publié les conclusions préliminaires d’une étude de 25 M$ menée sur plus de 2500 rongeurs. http://biorxiv.org/content/early/2016/05/26/055699
Pourquoi qualifier d’étude déterminante ces travaux de recherche? Quelques points essentiels :
- Il s’agit des travaux les plus importants et les plus complexes jamais entrepris par le NTP.
- Pour ces études, on a exposé des rats et des souris aux fréquences et modulations actuellement utilisées dans les communications cellulaires aux États-Unis. Les rongeurs ont subi des expositions par vagues de 10 minutes en alternance, totalisant un peu plus de 9 heures par jour, d’avant leur naissance jusqu’à 2 ans.
- Dr Ronald Melnick, PhD, ancien directeur scientifique de l’étude du NTP sur les RF maintenant à la retraite, et conseiller scientifique auprès du NTP et de l’Institut national américain de recherches en santé du milieu (NIEHS) : « Si on se fonde sur ces nouvelles données, les agences de réglementation devraient recommander fortement aux consommateurs de prendre des mesures de précaution et d’éviter de tenir leurs téléphones trop près, et d’éviter particulièrement que les jeunes enfants utilisent ce type de téléphone. Par ailleurs, les entreprises de téléphonie cellulaire devraient fournir de nouveaux appareils aux émissions plus faibles. »
- Dr Melnick poursuit « cette étude devrait mettre fin aux doutes sur la potentialité des niveaux non thermiques de radiations provenant de la technologie sans fil de provoquer des effets biologiques nocifs, et notamment le cancer. Les résultats de l’étude montrent clairement que les radiations émises par les téléphones cellulaires peuvent provoquer des effets nocifs pour la santé. Prétendre le contraire n’a aucune validité. » http://ehtrust.org/cell-phone-radiofrequency-radiation-study/
Le NTP a découvert des tumeurs cérébrales et cardiaques chez les rats mais pas chez les rates.
- Il n’est pas rare de constater des différences liées au sexe dans des études sur des risques liés à l’environnement menées par le NTP.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/22585941
- Certains des rats présentaient des gliomes —tumeurs des cellules gliales du cerveau — ou des schwannomes malins du cœur, deux types de cancer relativement rares mais généralement mortels.
- Les résultats exhaustifs de toutes les études sur les rats et les souris seront ouverts à l’examen par les pairs et aux commentaires du public d’ici la fin de 2017.
http://ntp.niehs.nih.gov/results/areas/cellphones/index.html
Dre Devra Davis, experte invitée au Rapport 2015 (HESA) du Comité permanent de la Santé de la Chambre des communes sur le Code de sécurité 6, a déclaré « la recherche [du NTP] montre des effets nocifs graves sans échauffement thermique des tissus. L’étude a été conçue avec soin pour s’assurer que la température corporelle des rats exposés augmente de moins de 1ºC. Par conséquent, cela corrobore la connaissance scientifique selon laquelle la chaleur N’EST PAS le seul mécanisme par lequel ces rayonnements pourraient nuire à la santé. » (trad.) http://ehtrust.org/cell-phone-radiofrequency-radiation-study/
Dans un article de Scientific American, Dr Christopher Portier, un dirigeant du NTP à la retraite qui a collaboré au lancement de l’étude et qui travaille encore parfois pour le gouvernement fédéral à titre de consultant scientifique, affirme à partir de ces résultats que selon lui « ce ne sont pas seulement des constatations connexes, et le lien entre exposition à la radiation et le cancer est clair […] Je dirais de cette étude qu’elle établit une relation de causalité. Absolument. Ils ont tout contrôlé dans cette étude. Il y a [le cancer] à cause de l’exposition. » (trad.) http://www.scientificamerican.com/article/major-cell-phone-radiation-study-reignites-cancer-questions/
Un article du Consumer Reports souligne pourquoi cette étude est si importante. Non seulement confirme-t-elle les conclusions d’autres études venant de Suède et de France qui montraient un lien entre l’utilisation du téléphone cellulaire et le cancer chez les êtres humains, mais elle a été précisément conçue pour simuler les divers types d’exposition des utilisateurs de téléphones cellulaires, et chacun des paramètres a été strictement contrôlé et suivi attentivement. L’étude a porté sur plus de 2500 rongeurs exposés au même type de radiation que celle qu’émettent les téléphones cellulaires, aux mêmes fréquences, pendant neuf heures quotidiennement pendant deux ans. http://www.consumerreports.org/cell-phones/government-to-announce-results-of-study-on-cell-phones-and-cancer-today/
Comme pour de nombreuses études scientifiques d’envergure, il y a eu des opinions divergentes quant à la pertinence de celle-ci. Dans son analyse, Joel M. Moskowitz, Ph.D., directeur du Centre de santé communautaire et familiale, École de santé publique de l’Université de Californie (Berkeley) répond aux arguments visant à réfuter cette importante recherche. Pour consulter l’analyse du Dr Moslowitz, suivre ce lien : http://www.saferemr.com/2016/05/national-toxicology-progam-finds-cell.html